La FNAMI s’associe avec l’INSEAC afin de promouvoir leur rencontre du 26 et 27 Septembre prochain. N’hésitez pas à contribuer largement jusqu’au 21 Juin prochain :

40 ans de présence artistique à l’école

L’intervention des artistes, à la croisée du partenariat et de la coopération

Jeudi 26 et vendredi 27 septembre 2024
Institut national supérieur de l’éducation artistique et culturelle — Guingamp

Ces journées, organisées sous la direction scientifique d’Emmanuel Ethis, s’inscrivent dans la programmation des Rencontres nationales de l’éducation artistique et culturelle proposées par l’Institut national supérieur de l’éducation artistique et culturelle (Inseac) du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), par le Conseil départemental des Côtes-d’Armor et le Domaine départemental de la Roche-Jagu.

Argumentaire

« L’éducation artistique et culturelle relève d’une dynamique de projets associant ces partenaires (conception, évaluation, mise en œuvre) »

– Article 8 de la Charte pour l’éducation artistique et culturelle

Les anniversaires des 40 ans des Centres de formation des musiciens intervenants (CFMI) et de l’Association nationale de recherche et d’action théâtrale (ANRAT) sont l’occasion d’étudier le rôle des artistes à l’école tant dans le domaine de la musique que dans celui des arts de la scène. En effet, si la présence des artistes à l’école est plus ancienne, c’est au début des années 1980 que se formalise, dans tous les domaines artistiques et culturels, le développement de l’intervention d’artistes en contexte scolaire.

En 1983, la signature du protocole d’accord entre les ministères de la Culture et de l’Éducation nationale marque le début d’une prise en compte de l’ensemble des disciplines artistiques à l’école, affirmant la cohérence entre projet éducatif et projet culturel. Cette même année, le Colloque de Bourg-en-Bresse intitulé « L’initiation musicale des enfants et des adolescents » pose les bases d’un projet qui aboutira en 1984 à la naissance des premiers CFMI, à la création d’un diplôme, puis d’un métier. Ces étapes successives feront de la musique le champ artistique dans lequel la formation des artistes à l’intervention en classe ou dans divers contextes de médiation est, historiquement et professionnellement, la plus organisée et structurée. Ainsi, la visée du Diplôme Universitaire de Musicien Intervenant (DUMI) délivré par les neuf CFMI, est de former des musiciennes et musiciens à la médiation de la musique dans des contextes variés (écoles, conservatoires, structures culturelles et artistiques, structures spécialisées, etc.). À la fois artistes et pédagogues, les « Dumistes » évoluent dans un contexte partenarial fort et sont les garants de l’investissement de chacun dans le projet (Authelain, 2024). Comme l’évoquaient en 2013 Marie-Christine Bordeaux et François Deschamps, « [l]e retour des employeurs et des partenaires professionnels est si élogieux quant à leur capacité à développer et coordonner des projets artistiques dans le cadre de divers partenariats que l’on doit se demander si l’expérience des musiciennes et musiciens intervenants ne pourrait pas s’étendre à d’autres arts ». Pourtant, les rares tentatives au cours des années 1990 et 2000 de créer d’autres diplômes de même type dans les autres mondes de l’art (Becker, 2010) — arts dramatiques, danse, arts visuels, arts plastiques — n’aboutissent pas, alors que les besoins ne font qu’augmenter avec le développement de plus en plus important des politiques et dispositifs d’EAC. Depuis 1983 également, l’Association Nationale de Recherche et d’Action Théâtrale (ANRAT) rassemble des artistes et des enseignants engagés dans des actions de transmission du théâtre et des arts de la scène à l’École, de la maternelle à l’université. Elle affirme la puissance émancipatrice du théâtre et des arts de la scène et sa capacité transformatrice en milieu scolaire, et défend l’absolue nécessité du partenariat entre artistes et enseignants, en lien avec la création. Elle s’engage de longue date en faveur du développement et de la démocratisation de l’éducation artistique et culturelle pour tous les jeunes, dans le domaine des arts de la scène : théâtre, danse, marionnettes, arts du cirque. Elle affirme ainsi la nécessité d’inscrire l’éducation artistique dans l’ordinaire de la formation générale de tous les jeunes, dans et hors temps scolaire.

Les journées d’étude de l’édition 2024 des Rencontres nationales de l’Éducation Artistique et Culturelle interrogent la notion d’intervention dans l’éducation artistique et culturelle, en tant qu’élément opérationnel du partenariat Culture/Éducation. En nous inspirant de la notion de « communication orchestrale », nous examinerons les chaînes de coopération, au sens de Becker (2010), qui rendent possible le surgissement de la musique (Hennion, 2007) : la communication sociale « ne repose pas sur l’action d’un individu ; elle permet plutôt à l’action de cet individu de s’insérer dans une continuité. L’individu est vu comme un acteur social, comme participant à une entité qui le subsume » (Winkin, 1996). En effet, si l’artiste intervenant est à la fois artiste et pédagogue, il est également le maillon actif d’une chaîne de coopération qui met en lien la communauté éducative à tous ses niveaux, les organisations qui les emploient et définissent leurs conditions de travail mais également les élèves et leurs familles, à qui sont destinées ces interventions.

Les chercheuses et chercheurs candidats à cet appel à communications pourront analyser la manière dont les artistes musiciens, comédiens ou relevant d’autres domaines artistiques organisent et s’insèrent dans les dispositifs et actions d’EAC : comment se construisent les coopérations et partenariats, comment les lieux d’intervention s’adaptent à ces interactions artistes — publics — institutions ? Pourquoi intervenir à l’école ? Qu’est-ce qu’intervenir veut dire ? Quels sont les modèles pour l’intervention d’artistes à l’école ? Quelles interactions avec les professeurs ? Quels partenariats et quelle formation des acteurs pour prendre en considération des interventions qui ne peuvent aboutir que sur la base d’un engagement mutuel des différents partenaires : les artistes, la communauté éducative, le monde culturel, le secteur associatif, la société civile. Quelles contraintes pèsent sur les artistes intervenants ? Quelles complémentarités existent avec les enseignements artistiques ? Autour de ces questions, et de la notion d’intervention, il s’agit notamment de rendre compte :

• des expériences et des évolutions de la figure du musicien intervenant qui, depuis 40 ans, appartient au registre des figures et acteurs de l’Éducation Artistique et Culturelle de manière à pouvoir interroger ce qui fait encore débat et ce qui fait évoluer les modalités d’intervention des Dumistes et leurs complémentarités avec les professeurs de musique, qu’ils soient de l’« Éducation nationale » ou qu’ils exercent « en conservatoire », afin d’identifier également les freins et les tensions d’une fonction en question dans le domaine de l’éducation musicale ;

• de la transposition du modèle de ces professionnels de l’intervention musicale en classes sur les autres pratiques artistiques et culturelles au sein de l’école et dans le giron de l’éducation hors temps scolaire, pour tous et tout au long de la vie ;
• de la double figure de l’artiste intervenant et de l’artiste partenaire qui, en un demi- siècle, par leur présence dans l’enceinte scolaire, a construit une histoire de l’éducation artistique et culturelle complémentaire des enseignements artistiques ;
• des articulations entre « les deux E » : Éducation artistique et Enseignement artistique (Terrien, 2006) ;
• des complémentarités entre artistes intervenants « de scène » ou « de classe » dans la définition du mot « intervention » : entre l’action culturelle d’un artiste de scène d’une part, dont le cœur de métier est de créer et de se produire en public (souvent sur un projet à durée déterminée) et l’intervention d’un artiste intervenant d’autre part, dont le cœur de métier est l’intervention scolaire, qui s’inscrit de façon durable dans un territoire, qui connait ses acteurs et ses publics et qui bien souvent habite sur ce territoire ;
• du point de vue des institutions culturelles, autre maillon nécessaire dans cette chaine de partenariat avec les artistes ;
• de la formation des artistes en ingénierie de projet spécifique à l’EAC, en confrontant les freins et spécificités propres à chaque discipline artistique en regard notamment à ce qui se pratique au sein des CFMI ;de l’évolution des politiques culturelles depuis 40 ans et de leurs effets sur les interventions musicales à l’école, l’attention ou les modes de réception des élèves.

Ces journées d’étude, qui ont vocation à alimenter les travaux du GIS Arts & Éducation, entendent rassembler, autour de cinq tables rondes animées par des membres du comité scientifique et une sélection d’intervenants réalisée par le Conseil départemental des Côtes- d’Armor, des chercheuses et chercheurs de différentes disciplines qui consacrent leurs travaux à l’EAC :

• Table ronde 1 — La transmission des arts de la scène à l’École, de la maternelle à l’université
• Table ronde 2 — L’école du partenariat : l’artiste intervenant, maillon fort de la chaîne de coopération de l’EAC.
• Table ronde 3 — Musique et intervention : les CFMI, un modèle pour tous les mondes de l’art ?
• Table ronde 4 — Profession musicien intervenant : la quarantaine et ses tensions ?
• Table ronde 5 — L’intervention et ses médiations — Qu’est-ce qu’intervenir veut dire ?

Consignes aux auteurs

Ces journées d’étude s’adressent en priorité aux jeunes chercheurs, mais elles restent ouvertes à toutes les générations qui s’inscrivent en sciences de l’information et de la communication, en sciences de l’éducation, sociologie, anthropologie, psychologie, philosophie, sciences politiques et juridiques, histoire, géographie, art, informatique ayant un lien avec l’EAC. Les propositions attendues peuvent être argumentées par une approche théorique et/ou empirique. Elles doivent s’inscrire dans une des thématiques proposées. Toutes les propositions acceptées donneront lieu à une communication de 15 minutes lors d’une table ronde suivie de 30 minutes d’échanges collectifs. Les sessions de communication se dérouleront en présentiel.

Les propositions devront être contenues entre 2000 signes et 4000 signes (hors bibliographie, espaces compris). Elles devront inclure le nom du ou des auteur(s) et leurs coordonnées, l’institution de rattachement, la table ronde de rattachement envisagée parmi les cinq décrites, un titre, une problématique, un cadre théorique, une méthodologie et une bibliographie.

Elles devront être envoyées en format .docx ou .pdf en Times 12, avant le 21/06/2024, à l’adresse suivante : bzh_recherche-inseac@lecnam.net

Calendrier prévisionnel

• Date limite de dépôt des propositions de communication : 21/06/2024
• Réponse aux auteurs : 10/07/2024
• Journées d’étude : jeudi 26 et vendredi 27 septembre 2024

Comité scientifique

BEAUDOUIN Erwan, Directeur du CFMI Bretagne — Université de Rennes 2, co-président du Conseil National des CFMI.

BORDEAUX Marie-Christine, Professeure des universités, chercheuse au Gresec, membre du HCEAC.

ETHIS Emmanuel, Professeur des universités, directeur scientifique de l’Inseac du Cnam, Dicen-idf, Vice-président du HCEAC.

GUYARD Philippe, Directeur de l’ANRAT.

HERRY Nolwenn, Maîtresse de conférences associée, Inseac du Cnam, Dicen-idf.

KIRSCHBERG Irina, Directrice générale, ARTENSO, Professeure invité Université de Montréal, co-chercheuse au sein de l’Étude partenariale pour les médiations de la musique (EPMM).

MALINAS Damien, Maître de conférences, Inseac du Cnam, Dicen-idf.

OBIN Nicolas, Maitre de conférences, Ircam — Sorbonne Université

PERRIER Mélanie, Maîtresse de conférences, co-directrice du Laboratoire du Geste/Institut Acte-École des arts de la Sorbonne, Directrice artistique de la Compagnie 2 minimum.

POULAIN Corinne, Directrice des Champs Libres, Rennes.

POURQUIER-JACQUIN Stéphanie, Maîtresse de conférences, Inseac du Cnam, Dicen-idf.

ROTH Raphaël, Maître de conférences, Inseac du Cnam, Dicen-idf.

TERRIEN Pascal, Professeur des universités, Directeur de la structure fédérative en éducation SFERE-Provence, GIS Arts & Éducation, AMU.

Comité d’organisation

GARREAU Laurent (ingénieur de recherche, Inseac du Cnam, Dicen-idf).

GUILLOUX Christophe (doctorant, Inseac du Cnam, Dicen-idf).

JANDOT DIT DANJOU Justine (doctorante, Inseac du Cnam, Dicen-idf).

LANIESSE Zoé (doctorante, Inseac du Cnam, Dicen-idf).

LE BOUR Julien (doctorant, Inseac du Cnam, Dicen-idf, coordinateur des journées d’étude).

LI Zeyu (doctorant, Inseac du Cnam, Dicen-idf, coordinateur des journées d’étude).

MALINAS Damien (coordinateur, maître de conférences, Inseac du Cnam, Dicen-idf).

PIERSON Corentin (étudiant en Master 2 Éducation artistique et culturelle, Culture et Communication, Inseac du Cnam).

ROTH Raphaël (maître de conférences, Inseac du Cnam, Dicen-idf).

ROTH Sylvestre, (directeur de la Culture et du Patrimoine Culturel, Conseil départemental des Côtes d’Armor).

SWINNEN Laure-Hélène (doctorante, Laboratoire Culture et Communication, Avignon Université).

WOZNIAK Julie (coordinatrice des Pôles de Ressources pour Éducation Artistique et Culturelle [PREAC], Inseac du Cnam).